La consolidation est une réalité dans l’industrie des revêtements depuis 20 ans et elle se poursuit sans relâche avec plusieurs acquisitions majeures en cours. Ces mouvements modifient la composition des courbes de l’offre et de la demande en matière d’offre de matières premières et de prix correspondants. Cela filtre en aval de la chaîne d’approvisionnement – jusqu’au client, au point de vente, pour le secteur industriel et pour le commerce de détail. Qu’on le veuille ou non, c’est maintenant ce qui est attendu et les entreprises de toutes tailles ont dû en encaisser le coup. Certains ont été assommés ou grièvement atteints, tandis que d’autres ont prospéré. Les grandes entreprises multinationales ne peuvent être critiquées, car elles doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir la concurrence dans une économie de plus en plus mondialisée et générer de la valeur pour leurs actionnaires. La main économique invisible inventée par Adam Smith dans « La richesse des nations » dirige la procédure avec chacun dans l’intérêt de chacun, dans le respect des intérêts du libre marché.
En fonction de l’état actuel de l’industrie des revêtements au Canada, l’ACIPR mène actuellement une étude exhaustive de l’impact économique de cette industrie nationale de concert avec Orr & Boss . C’est la première du genre au Canada. Cette étude confirmera certaines des tendances suivies par l’ACIPR pour nos membres et comment ces tendances pourraient influer sur l’avenir de l’industrie. Depuis l’entrée en vigueur de l’ALENA – celle qui sera bientôt « affaiblie » -, la bonne nouvelle est que le volume de peinture et de revêtements sur le marché a augmenté de façon constante, mais de manière stable. Cela s’est produit malgré ou à cause de la consolidation en fonction de la perspective de chacun. En 2008, le volume de peinture et de revêtements importé des États-Unis était d’environ 40 %. Au cours des 10 dernières années, ce nombre a atteint 59 %. Au même moment, les usines de fabrication étaient fermées au Canada et cette capacité était absorbée par les installations des entreprises situées dans les États limitrophes. Certains diront que dans ces situations, la situation est de proximité, étant donné que le temps d’expédition des États-Unis vers le Canada est relativement court et rentable, sinon la tendance se serait atténuée. La réponse à la question de savoir pourquoi un changement aussi important dans la production a eu lieu n’est pas immédiatement évidente, mais il existe de nombreux indices.
On pointe souvent du doigt que l’augmentation de la réglementation est une des principales raisons du changement de production, car la réglementation n’est généralement pas aussi sévère au sud de la frontière. Et, quelle que soit l’opinion de la situation politique, les entraves réglementaires aux affaires vont probablement s’atténuer dans les mois et les années à venir sous la nouvelle administration. Au Canada, toutefois, l’industrie des revêtements demeure l’un des secteurs les plus fortement réglementés à tous les paliers de gouvernement et cela n’a pas diminué. En fait, on pourrait facilement soutenir que le Plan de gestion des produits chimiques au niveau fédéral a été mis en place au cours des dernières années et porte sur l’évaluation de toutes les substances chimiques commercialisés au cours des 10 dernières années et des cinq années à venir, tel qu’indiqué par le gouvernement. Au cours de cette période de 10 ans, 2 300 substances ont été rigoureusement évaluées par le gouvernement, et plus de 80 mesures de gestion des risques ont été prises, y compris des réglementations, pour répondre aux préoccupations relatives à la santé et à l’environnement. Même avec la récente réforme de la Toxic Substances Control Act (TSCA) aux États-Unis sous l’administration précédente, le nombre de produits chimiques sous le radar à évaluer est d’environ 10 – une somme dérisoire par comparaison. Cela ne signifie nullement qu’il n’y a aucun problème aux États-Unis, mais il s’agit de défis différents liés à la séparation des pouvoirs au niveau fédéral et entre les gouvernements des États.
La réglementation en vigueur en matière de santé et de sécurité est régulièrement mise à jour ou modifiée ici au Canada. Celles-ci comprennent les modifications actuelles au Règlement sur les produits dangereux canadiens , au Règlement sur le transport des marchandises dangereuses * et aux efforts actuellement déployés au niveau fédéral pour modifier la Loi canadienne sur la protection de l’environnement en ce qui concerne la gestion des produits chimiques, pour en nommer quelques uns. Tous ont des impacts sur les affaires. Tous signifient généralement des contraintes de temps et des coûts supplémentaires pour les affaires au Canada. À l’échelle provinciale, il y a des problèmes qui entraînent des coûts, qui sont généralement liés à la santé, à la sécurité et à l’environnement.
L’industrie ne nie pas le besoin de protections adéquates liées à ces trois domaines d’activité les plus importants, mais souvent, les lourdeurs administratives imposées par la réglementation ont peu ou pas d’incidence positive sur la sécurité des travailleurs ou des consommateurs. Le niveau croissant de bureaucratie prend son propre essor, obligeant les entreprises à lever les obstacles réglementaires pour les démarches de licences et permis, ainsi qu’une foule d’autres mesures à respecter pour maintenir et développer leurs activités. Le plus souvent, cela ralentit les entreprises, ce qui ralentit la création d’emplois, ce qui réduit le niveau de la fiscalité des entreprises et des particuliers. C’est une spirale négative qui ne sert souvent les intérêts de personne, à l’exception de l’organisme de réglementation impliqué.
Ces dernières années, nous avons vu cela très fréquemment en Ontario, où des politiques publiques, qui pourraient être considérées comme mauvaises par certains, ont entraîné une augmentation des coûts liés aux activités commerciales. Celles-ci comprennent l’augmentation des coûts de l’électricité, des coûts de la tarification du carbone, des frais d’intendance pour les consommateurs et d’autres frais environnementaux liés à l’exploitation de la centrale et à la gestion des déchets. Tout cela a servi à augmenter les impôts sur les sociétés, ce qui a entraîné la disparition de plus de 300 000 emplois au cours de la dernière décennie. Est-il étonnant que le gouvernement de l’Ontario se soit maintenant lancé dans un défi de réduction de la paperasserie dans six secteurs, y compris le secteur des produits chimiques, pour aider à remettre le génie réglementaire hors de contrôle dans la bouteille. L’industrie fera tout ce qui est en son pouvoir pour faire en sorte qu’il ne s’agisse pas d’un autre exercice de consultation proprement dit, sans réduction perceptible de la réglementation. Malheureusement, c’est trop souvent le cas avec la consultation. En fait, une loi sur la réduction de la paperasse est en place au niveau fédéral et on aurait peine à croire qu’elle vise à supprimer un règlement lorsqu’un nouveau règlement est introduit et à réduire le fardeau administratif, surtout dans les cas où cela a un impact sur les petites entreprises.
Généralement, l’industrie comprend la manière dont ces problèmes ont un impact négatif sur les entreprises. Il existe d’innombrables exemples de frustration rencontrés par les entreprises qui doivent faire face à une surveillance réglementaire lorsqu’elles font des affaires en 2017. Ces défis vont au-delà de la norme et empêchent un grand nombre d’atteindre leurs objectifs. Le compte résultant est impitoyable à cet égard.
Il y a ensuite la question des subventions et des incitations fiscales, qui est une question très délicate ces derniers temps, car elle fausse souvent les règles du jeu. Toutefois, de tels incitatifs sont rares au Canada, à l’exception de quelques grandes entreprises du secteur manufacturier, comme on l’a vu dans le cas récent de Bombardier. Ces dépenses sont quasi inexistantes pour les petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent plus de 90 % des emplois au Canada.
Il est important d’examiner les questions susmentionnées à la lumière de la situation actuelle dans laquelle une PME canadienne de bonne taille comptant 125 employés et dont la croissance annuelle est de 20% ces dernières années vend des produits au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Europe. Chine. La société a connu toute la colère de la réglementation en envisageant un investissement dans des usines et des installations pour soutenir et maintenir sa croissance impressionnante. Les 4 millions de dollars prévus pour l’expansion ont été immédiatement mis de côté, car il est devenu évident qu’il faudrait un an avant que les approbations nécessaires pour agrandir son usine physique soient nécessaires. Cette décision a également été exacerbée par le fait que trois États américains ont des incitations très difficiles à ignorer telles que des incitations fiscales, des incitations financières par emploi créé et des terrains «libres» pour la construction de nouvelles installations. Bien sûr, il ne faudrait que quelques mois, et non des années, pour être opérationnel. Le temps, c’est de l’argent après tout.
Les fondateurs et les exploitants actuels de la société veulent rester au Canada et sont très fiers des employés qui ont été à l’origine de cette croissance remarquable, mais doivent maintenant se préparer à la réalité d’une économie mondialisée et à la concurrence qu’elle crée. Même avec une telle concurrence et des coûts de production plus élevés, ils sont toujours prêts à investir et à développer leurs activités ici au Canada, mais cela pourrait être menacé. Heureusement, le gouvernement réfléchit maintenant à ce qu’il pourrait faire pour aider à faciliter l’expansion à la lumière des circonstances réelles créées par ces réglementations. Espérons que l’histoire se termine bien. Si ce n’est pas le cas, l’opération en cours risque de devenir beaucoup plus petite, car l’opération américaine, si elle procède de cette façon, connaîtra une croissance fulgurante. Ajoutez à cela la perspective de réduire les impôts des sociétés et des particuliers aux États-Unis et d’introduire moins de réglementation et une frontière potentiellement plus épaisse avec une taxe à la frontière, il est peut-être trop tard pour s’attendre à une expansion des activités au Canada.
Ceci n’est qu’une histoire, dans un secteur, mais combien d’autres en ont-ils été ou sont-ils en train de se développer?